L'Homme de Spy retrouve un visage après 40.000 ans

Nous avons rencontré «Spyrou», petit homme chevelu et râblé qui est la reconstitution hyperréaliste de l’Homme de Spy. Fascinant.

Il nous attend patiemment, la mine enjouée, dans cette salle du Musée des Sciences naturelles de Belgique. Après 40.000 ans, l’Homme de Spy vient en effet de retrouver un corps et un visage. Et toute cette agitation qui l’entoure semble réellement l’amuser.

Spyrou, c’est désormais son petit nom, est cette reconstitution plus vraie que nature du plus célèbre habitant de Spy (province de Namur). Et dès aujourd’hui, Spyrou sera aussi la pièce maîtresse du nouvel espace d’interprétation EHOS (Espace de l’HOmme de Spy), implanté à Onoz. Petit - il ne mesure qu’un mètre cinquante - mais terriblement castard, il impressionne. Deux observateurs privilégiés enlèvent le voile destiné à cacher notre ancêtre avant l’arrivée du ministre Nollet. Instinctivement, ils font un pas en arrière. Marque de respect face à cet homme sorti de la nuit des temps. Cheveux longs, barbe taillée et traces de peinture sur le front...L’attention au détail est poussée à l’extrême. «?Sur certains points, il a fallu prendre des options, car il n’y a pas de certitudes scientifiques?», reconnaissent tous ceux qui ont participé au projet. C’est le cas notamment des yeux clairs de Spyrou. Par contre, sa peau n’a pas le teint laiteux très souvent associé aux Néandertaliens. «Ils vivaient au grand air et pas exclusivement dans leurs grottes», assure Patrick Semal, le paléoanthropologue qui a pris part au projet. «Et on peut donc imaginer que les épaules mais aussi le visage étaient marqués par le soleil.» 

Sa chevelure est châtain foncé. Sa posture est aussi révélatrice. On le voit, mains dans le dos, l’air plutôt relax. 

 L'homme de Spy entouré de ses concepteurs

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