mardi 24 juillet 2007
LA LESSE SOUTERRAINE
La Lesse souterraine, 45 ans plus tard
3 octobre 1962 : José Robeyns et Michel Coen découvre à partir du Trou qui Fume à Furfooz le lit d’un ruisseau souterrain. C’est le cours de la Lesse souterraine recherchée par les géologues et les spéléologues depuis le début du siècle.
23 juillet 2007 : 45 ans plus tard, José avec Erik Van den Broeck comme guide et photographe entre à nouveau dans le réseau de la Lesse souterraine , cette fois par le chantoir des Nutons en bas de la cheminée du Trou qui Fume. C’est l’enchantement de la Salle Polaire.
Cette salle tout à fait particulière fut découverte le 7 décembre 1963 par Jean-Pierre Descheemackere et Jean Lecomte. C’est la plus grande salle du Trou . Les murs et le plafond en sont tapissés d’un lait de lune si blanc, si immaculé (malgré quelques vandalismes heureusement très localisés) qu’elle mérite toujours son nom mystérieux de « Salle Polaire ».
Le plancher de la salle rappelle un véritable cataclysme avec un amas de blocs de tailles démesurées où je trouve cependant un siège naturel très confortable pour contempler le spectacle.
Au fond de la salle, Erik me montre la diaclase colossale déjà entrevue lors de la découverte mais jamais escaladée pour ne pas abîmer la calcite.
N’allez pas croire que mes retrouvailles avec le Trou qui Fume furent de tout repos. L’âge assagit peut-être mais rend parfois trop prudent l‘explorateur habitué à la lumière du jour.
Trois fois sur le métier, je remis mon ouvrage avec les encouragement d’Erik. Il est vrai que chatières de tout format , boites aux lettres plus ou moins profondes et tuyauterie peu accueillante avaient de quoi me tourmenter sinon le corps, du moins l’esprit. En effet, si on entrait, il fallait bien ressortir et de préférence indemne vu le labyrinthe étroit et tortueux.
Engagez-vous, ils disaient !
Tantôt debout, tantôt rampant, tantôt grimpant ou glissant, je retrouvais doucement les sensations d’autrefois et la joie de parcourir ce paysage minéral où l’homme oublie pendant quelques heures le brouhaha du monde. On se retrouve dans un sanctuaire où des millions d’années vous interpellent dans un silence apaisant. Il faut se dominer pour dominer ce chaos.
Alors au milieu de la nuit, avec mon compagnon, nous jouissons de moments de vrai bonheur avec le secret désir d’aller plus loin dans un réseau qui aboutit toujours quelques part, en haut vers la surface et le plateau calcaire, en bas vers la Lesse souterraine qui au rythme lent des temps géologiques creuse inlassablement sont lit.
Ici, dans l’obscurité et le silence, il n’y a plus de notion d’heure à l’échelle humaine et il faut se secouer pour reprendre, un peu à regret, le chemin de la lumière et des compagnons toujours heureux de vous voir sortir d’un royaume des ténèbres ma fois, pas si ténébreux que ça. Aujourd’hui, j’ai retrouvé une joie de vivre très ancienne. Merci Erik.
José Robeyns
Overijse, le 24 juillet 2007
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4 commentaires:
très chouette histoire.
Joël
Comme quoi quand on est mordu par la spéléo, même 45 ans après, on y reviend !
tres joli texte et que de souvenir la dedant
BeretBasque.
Bravo "Tonton" pour ce remake !
A bientôt j'espère quand même... ;-)
Vincent (Robeyns)
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