lundi 1 mars 2010

Le blaireau, ami ou ennemi du spéléologue ?



Entre les spéléologues et les blaireaux on ne peut pas dire que c’est une longue histoire d’amour, pourtant la grande quantité de grottes appelées trou des blaireaux, voir trou des tassons (blaireau en wallon) prouve que nous avons du respect pour ce très bel habitant de nos forets et combien de grottes ont étés découvertes grâce à lui. C’est donc pour mieux le faire connaitre que voici tout ou presque sur sa vie :
.
- Classification : mammifère
- famille : mustélidés
- comportement : nocturne
- alimentation : omnivore
- habitat : forêt
- habitation : terrier
- reproduction : janvier à mars
- poids :12 à 15 kg (avant l'hiver il peut atteindre 20 à 22 kg)
- longueur : 0,70 à 1 m.
- longévité :15 ans
- portée : 2 à 7 petits
.
Le Blaireau européen, Tesson, Taisson ou Tasson (Meles meles) est la plus grosse espèce de mustélidé d'Europe. Il est trapu et peut atteindre 70 cm de long (90 cm avec la queue) pour une vingtaine de kilogrammes. Il est reconnaissable aux bandes longitudinales noires qu'il porte sur le museau.
Le blaireau d'Eurasie se trouve dans presque toute l'Europe au sud du cercle polaire. La femelle, généralement de même taille que le mâle, s'appelle la blairelle. Les petits s'appellent les blaireautins.
Il est plantigrade (ce qui l'avait fait classer autrefois avec les ursidés). Il a longtemps été considéré comme la seule espèce du genre Meles, mais certains auteurs pensent que Meles leucurus et Meles anakuma sont des espèces indépendantes et non des sous-espèces au sein de Meles meles.
.
Comment le reconnaître
Son pelage a des teintes grises, blanches et noires. Sa tête fine porte un petit masque noir et blanc bien typique.
Des pattes, courtes et puissantes pourvues de grandes griffes (surtout celle de devant, avec lesquelles il creuse la terre, et la déblaie à reculons), portent un corps allongé qui se termine par une petite queue blanche, courte et touffue qui possède à sa base des glandes odorantes. Les glandes odorantes permettent au blaireau de marquer leur territoire, mais c'est aussi un signe de reconnaissance entre membres d'un même clan. pour s'imprégner mutuellement de leur odeur les blaireaux font des séances fesse à fesse.
.
Alimentation
Nocturne et omnivore (insectes, rongeurs, tubercules, champignons, très rarement œufs et jeunes lapins), il n'a pas bonne réputation auprès des agriculteurs et des chasseurs. En fait, les végétaux constituent une part bien plus importante de son alimentation que chez les autres mustélidés et les services qu'il rend en détruisant une foule de mollusques, rongeurs, batraciens, serpents et insectes (il dévaste les nids de bourdons et de guêpes) l'emportent largement sur les dégâts qu'il peut causer.
Un blaireau adulte peut ingurgiter annuellement près de cent kilogrammes de lombrics. Il apprécie aussi beaucoup les grenouilles et les vipères dont le venin ne lui fait aucun effet.
Lors des périodes de disette, il lui arrive de prélever quelques épis de maïs dans les champs, mais cela reste très exceptionnel, et ne concerne pas d'autres cultures comme le blé, l'avoine ou la vigne.
.
Description
Le blaireau est court sur pattes
Sur le dessus du crâne du blaireau, on remarque une forte protubérance. Il s'agit d'une caractéristique des crânes des carnivores, la crête sagittale, qui résulte de la soudure de l'os pariétal abritant le cerveau du blaireau.
Le blaireau est un animal sociable et tolérant, d'où des cohabitations régulières avec d'autres espèces animales, telles que lapins de garenne ou renards, au sein de son terrier.
.
Terriers
Le blaireau est principalement un animal forestier affectionnant surtout les formations feuillues.
C'est un animal fouisseur, capable de construire de vastes galeries familiales dans les sols les plus durs. Il ne dédaigne pas s'installer dans des terriers existants (renards), bien que ce soit plus souvent, à l'inverse, les animaux moins bien dotés pour ces travaux qui investissent le terrier du blaireau. Il peut néanmoins se trouver dans des milieux plus ouverts, pour autant qu'il y trouve des opportunités d'installation d'un terrier: bosquet, haie épaisse, talus couvert de ronces... Le terrier est de préférence établi en terrain meuble, parfois dans une anfractuosité de rocher ou un pierrier ou dans la paroi d'une sablière abandonnée voir dans des grottes. Les terrains en pente sont recherchés car le drainage et l'évacuation des déblais y sont facilités. La proximité d'endroits où la récolte de litière (foin, fougères)
Un même terrier peut être habité des dizaines, voire des centaines d'années, remanié de génération en génération. Un clan familial de blaireaux (un clan est formé d'un groupe de deux à cinq blaireaux plus d'un à trois jeunes) occupe le terrier principal.
Ce terrier est composé de plusieurs galeries qui peuvent descendre jusqu'à 3 ou 4 m de profondeur ; elles mènent à des chambres où mâles, femelles et jeunes passent la journée tranquillement à dormir ou à se reposer sur des litières constituées de feuilles, de mousse et d'herbes séchées qui sont changées fréquemment.
Le terrier des blaireaux se trouve souvent au niveau de reliefs (butte, falaise, talus…). Ils apprécient aussi la proximité des arbres et buissons à baies, tels que le sureau dont ils se régalent l'époque venue. La prolifération de ces arbres doit beaucoup aux animaux : ils en rejettent les graines dans leurs excréments ce qui favorise la germination.
Le blaireau est un grand terrassier ; pour creuser les galeries de son terrier, il peut remuer jusqu'à 40 tonnes de terre (un peu comme certains spéléos (ndlr)).
Des arbres griffés jusqu'à une hauteur de 1,40 m peuvent aussi témoigner de sa présence. Certains terriers sont tellement importants qu'il y a 30 à 40 entrées ; dans ce cas, la surface occupée par le terrier peut atteindre 2 000 m². On parle alors de « donjon » ou de « forteresse ». En moyenne, la taille de son territoire couvre 40 à 50 hectares.)
.
En Belgique:
Son aire de répartition s'étendait jadis à toute la Belgique, sauf aux provinces des deux Flandres, dont il n'occupait que l'extrême sud. Actuellement, sa présence au nord du sillon Sambre et Meuse demeure relativement exceptionnelle, si ce n'est dans les vallées de la Meuse et du Geer. On peut trouver le blaireau à peu près partout en Gaume, en Ardenne, en Famenne et dans le Condroz mais sa présence dans l'ouest de l'Entre-Sambre-et-Meuse demeure sporadique.
.
Reproduction et mode de vie
À l'âge de 2 ans, les blaireaux sont en âge de se reproduire. La reproduction se déroule principalement du mois de janvier au mois de mars. Une femelle peut s'accoupler avec plusieurs mâles d'un même clan et peut être réceptive à d'autres périodes de l'année. L'ovule fécondé reste en attente pendant 10 mois avant de se fixer dans l'utérus (ovo-implantation différée).
La gestation à proprement parler ne dure que deux mois environ. Les blaireautins naissent en général l'année suivante vers les mois de février - mars. La portée de 2 à 7 blaireautins restera avec la mère dans le terrier car, comme beaucoup de petits de mammifères à leur naissance, ils ne sont pas en mesure de se déplacer et n'ont pas suffisamment de pelage pour se protéger du froid. Ils ont les yeux fermés. Ils commenceront à sortir du terrier familial vers l'âge d'un mois et demi, et seront allaités pendant trois mois.
Le blaireau n'étant pas très prolifique, il a pâti dans les années 1970 des campagnes de gazage de terriers censées lutter contre la rage. La politique de l'époque était de gazer les renards pour enrayer la progression de la rage. Or si cela n'a jamais empêché le virus de progresser chaque année (jusqu'à l'apparition d'un vaccin dispersé sous forme d'appâts), en revanche les terriers gazés étaient souvent occupés par des blaireaux, qui mouraient soit d'asphyxie, soit sous les balles des chasseurs les attendant à la sortie.
Les blaireaux ne sortent que le soir venu pour aller à la recherche de nourriture et déféquer. Le blaireau peut faire ses besoins dans le terrier, dans des chambres spéciales, mais il les fait le plus souvent à l'extérieur dans des trous en forme d'entonnoir creusés à cet effet. Avant d'aller à la chasse, une séance d'épouillage est pratiquée, qui consiste à se mettre sur le dos et à se gratter ventre et flancs avec les dents et les griffes.
Les petits restent devant le terrier à jouer en attendant d'être nourris. Leurs jeux sont une imitation de la vie des grands (fausse bagarre, creuser, trouver la litière propre et la coincer sous le menton et la poitrine pour la rentrer à reculons). En octobre, les petits atteignent presque la taille des parents.
Pendant la période hivernale, le clan va connaître une période de repos et non d'hibernation proprement dite : ils réduisent très fortement leur activité et vivent sur les réserves de graisse fabriquée pendant l'automne (durant cette période un blaireau peut augmenter son poids de 60%). La dispersion est encore mal connue. Il semblerait que ce soit les plus vieux individus qui quittent le clan et non les jeunes comme chez la plupart des espèces.
Le blaireau peut vivre au maximum 14 ans dans la nature et 16 ans en captivité. Mais en réalité, il est victime d'une mortalité importante, car 50 % des jeunes périssent dans leur première année. Ensuite, la mortalité des adultes est d'environ 30 % par an. Elle touche davantage les mâles, d'où une prépondérance des femelles. Les causes de mortalité sont le trafic routier, la chasse et le piégeage.
.
Menaces, dynamique des populations
Cette espèce a disparu d'une grande partie de son aire de répartition naturelle, du fait de la chasse, du piégeage et de la dégradation ou destruction de ses habitats. C'est une espèce qui est notamment aussi victime du phénomène de roadkill 2 (animaux tués, écrasés ou blessés par la circulation routière).
Il est protégé depuis 1992 au Royaume-Uni, où il fait aussi l'objet d'un élevage conservatoire et de réintroduction.
En Belgique où le blaireau est protégé, des passages à blaireaux (écoducs spécialisés, en réalité de simples tuyaux de béton, type canalisations d'égouts) passent sous les routes pour aider les blaireaux à se déplacer sans se faire écraser ou blesser par les véhicules. Cette opération a permis de stopper la diminution de certaines populations.



Pathologie
Les principales causes de mortalité naturelle des adultes sont les maladies pulmonaires, qu'elles soient provoquées par des parasites ou par des morsures profondes faites par des congénères. La rage peut affecter le blaireau, de même que la tuberculose bovine. Le blaireau a des parasites externes qui lui sont propres (un mallophage et une puce) mais il en héberge d'autres dont la puce de l'homme (Pulex irritans) parfois très nombreuse à l'entrée des terriers.

Alors, le blaireau, ami ou ennemi ?

Pour moi plutôt ami, sauf pour ses puces, de plus il aide le spéléo dans ses prospections.

3 commentaires:

Hugues a dit…

je n'ai rien contre les blaireaux mais j'ai la sale manie de ramasser toutes les puces qui trainent dans leurs terriers donc c'est très désagréable dans les deux semaines qui suivent. Dans la région de Montélimar on a énormément de blaireaux, en prospection on tombe régulièrement sur des boyaux qui sont habités et bien sur je rentre dans tous ces trous...dernièrement après avoir rampé une douzaine de mètres je me suis arrêté pour jeter des pierres dans la suite, au bout de cinq ou six j'ai vu une paire d'oreilles se dresser ! N'ayant pas la place pour me croiser avec le blaireau j'ai adopté un repli stratégique très rapide. A l'odeur on se doutait bien que le boyau était occupé mais maintenant on en est sur.

Merci pour toutes ces informations sur cette jolie bestiole, j'ai appris pleins de choses, entre autre qu'en France il n'est pas protégé :-/

Jean-Be a dit…

Salut Hugues, j'ai vu le blaireau que tu a croiser, il râlait il dit que c'est toi qui lui a apporter des puces et pas le contraire ;-D Meuh non, je blague il a dit "C'est Jean-Jacques qui me les a refilées put.. de c.." c'est un blaireau du sud ;-D

Hugues a dit…

ça m'est déjà arrivé de donner des puces à un chien en rentrant de prospection, c'est quand même un grand moment de honte ! Heureusement c'était le chien d'amis spéléos eux aussi.